L’article ci-dessous est extrait de la revue « Pas à pas » éditée par l’association régionale IFY Poitou-Charentes et reproduit avec l’aimable autorisation de celle-ci.
« La sensation de dispersion est source de stress. Comment se recentrer, laisser mieux circuler l’énergie vitale, apaiser le mental pour laisser émerger un Soi plus libre et plus joyeux ?
Cultiver la respiration
Un point d’appui essentiel sur le chemin de l’unité est la respiration consciente. Comme il est bon de sentir ce mystérieux phénomène d’instant en instant ! Cela suffit souvent à ouvrir le cœur, par le simple fait de ne faire qu’un avec le souffle, c’est-à-dire le phénomène vital. La sensation à la fois verticale et horizontale de la respiration nous place au croisement central de notre vie et nous recentre.
Sentir, détendre le corps… quel qu’il soit
Nous avons souvent un rapport utilitaire à notre corps, ou ne le sentant qu’à l’occasion de plaisirs et de douleurs. Où sommes-nous le reste du temps ? Un peu hors sol. Habiter véritablement son corps, en savourer l’intelligence naturelle, vivre cette dimension première de l’existence sans passer par le mental, sans évaluation ni jugement, court-circuite l’effet girouette provoqué par nos pensées. Prenez régulièrement des moments pour explorer vos sensations corporelles et vous détendre dans votre simple présence au monde.
Où est mon centre de gravité ?
Nos modes de vies actuels tirent de plus en plus notre centre de gravité vers notre tête. Non pas qu’il soit mauvais de penser, mais trop vivre dans nos pensées fausse et obscurcit notre rapport au vivant.
Faites le plus souvent possible descendre votre centre de gravité dans le bassin. Quand vous êtes assis, sentez vos fesses en contact avec la chaise. Quand vous êtes debout, n’hésitez pas à faire descendre votre attention encore plus bas, et sentez la plante de vos pieds.
L’unité n’ est pas quelque chose à fabriquer
L’unité est toujours déjà là en nous, mais le chemin pour s’y poser est souvent encombré.
Aussi, nous pouvons commencer par nous entraîner, le plus souvent possible, à ne faire qu’une seule chose à la fois. Quand nous sommes réellement là où nous sommes, de tout notre corps, de tout notre cœur et de tout notre esprit, les tensions s’apaisent et nous sommes au centre de notre vie. Nous n’avons pas de rendez-vous plus important, il serait dommage de le rater. Un exemple : je m’allonge pour dormir, je mets mon corps au repos mais voilà que j’en profite pour réfléchir à ce que je dois faire demain ou pour me souvenir d’une conversation de la veille : contradiction et tiraillements entre le corps et l’esprit. À ce moment-là, faites plutôt un avec votre corps en posant l’attention sur la respiration qui ralentit et dans les sensations corporelles.
Eloge de Ia lenteur et de l’attention
Comment être là où nous sommes quand nous courons dans tous les sens ? Alors, une seule solution : ralentir. Ne plus faire les gestes machinalement, aussi bénins soient-ils, nous fait entrer dans une autre dimension de la présence. Avec lenteur on voit, on entend, on sent, on goûte mille fois plus de choses ; ainsi nous nourrissons notre vie, lui donnons de l’épaisseur, du sens.
Alors, ralentissez en traversant votre salon ou un jardin, ralentissez en montant un escalier, ralentissez en voiture, en dressant la table pour le déjeuner, en mangeant, en buvant un verre d’eau … et déployez vos antennes. Faire un pas en arrière, pratiquer une
attention panoramique (ce à quoi nous entraîne la méditation), c’est paradoxalement faire un pas en avant vers l’Unité.
N’ayons pas peur de nous tourner vers l’extérieur », l’unité n’est pas quelque « chose à chercher en nous mais elle est à trouver en lien avec le monde, comme l’écrit Soiku Shigematsu :
» L’unique lune
Dans chaque étang
Dans chaque étang
La lune unique »
Catherine TERNAUX – 2022

