Par Olivier Castor
Après un début d’automne plutôt clément, le froid est arrivé brutalement et a marqué l’entrée dans l’hiver. Ces changements de saison ne sont pas toujours bien vécus, notamment lorsque les jours raccourcissent, la luminosité diminue et que le froid et l’humidité s’installent.
Ils s’accompagnent souvent d’une baisse d’énergie, de moral et laissent apparaître des maux, plus ou moins marqués, qui n’apparaissent pas forcément au printemps ou en été.
La pratique du yoga peut nous aider, et plus particulièrement la réalisation de postures appropriées, adaptées et réalisées dans la philosophie du yoga telle que la présente Patañjali dans le yoga sūtra.
Dans le développement des huit membres du yoga, que l’on retrouve au second chapitre du yoga sūtra, Patañjali présente la posture comme troisième membre (II-46) en indiquant que ferme (sthira) et confortable (sukham) est la posture (āsana).
Pour définir ces qualités de la posture, Gérard Blitz qui fut l’un des pionniers du yoga en Europe, disait que « la posture, c’est être fermement établi dans un espace heureux ».
Patañjali complète (II-47), en indiquant que cette qualité duelle est obtenue par le relâchement (śaithilya)dans l’effort juste et approprié (prayatna) par une méditation (samāpattibhyām) sur les détails infinis (ananta) liés à la tenue de la posture.
Il termine (II-48) en précisant que cette qualité permet alors (tataḫ) de ne plus subir les perturbations (anabhighātaḫ) liées aux paires d’opposées (dvaṇdva).
Il est clair que si cette qualité de la posture est respectée, nous serons moins soumis à l’influence des saisons et à ces incidences sur notre équilibre physique ou psychologique. Nous pourrons même profiter pleinement du charme et des atouts que présente chaque saison.
Alors, accueillions cette période comme une aubaine en nous inspirant de la nature qui se met au repos végétatif durant l’hiver afin d’optimiser sa montée d’énergie dès le printemps suivant.
Cette approche de Patañjali nous permet de nous questionner sur la posture qui est souvent mise en avant pour représenter le yoga en occident. Est-elle plutôt un résultat ou un moyen pour aller vers cet état d’unité avec les bénéfices qui en découlent ?