Par Maïté Baron et Catherine Bayard
En Yoga Nidra, la voix du guide est déterminante quant à l’efficacité du voyage. L’ouïe qui reste activée à tout moment, est le sens qui prédomine lors de la pratique. La voix de celle ou celui qui guide permet à l’auditeur d’entrer en lui-même et de se connecter ainsi à sa propre voix.
Il s’agit pour le guide de se laisser traverser par l’énergie, l’état où nous emporte le Yoga Nidra afin de pouvoir transcender le moment présent et de l’embellir jusqu’à le sublimer.
La musique diffusée pendant la pratique constitue un soutien et un médium supplémentaire pour créer de multiples perceptions.
Ajouter la sonothérapie au Yoga Nidra propose des vibrations particulières qui vont permettre un travail sur différents plans. Le premier sert à soutenir l’état de détente et de bien-être, ce qui s’ajoute à ce que propose le Yoga Nidra. Le second plan est l’ouverture d’espaces d’exploration propices à la créativité. On fait appel au pouvoir évocateur du son, à la richesse de son univers personnel, comme si un voile était levé, avec des images ,des réminiscences, des souvenirs qui apparaissent lors de la pratique.
Je dirais que le Yoga Nidra est un voyage intérieur et que la sonothérapie est un tapis vibratoire pour se laisser embarquer dans ce voyage. La musique est souvent une ancre dans la pratique, elle « pose » la personne et on s’y attache pour maintenir présente sa conscience, alors que le corps part un peu plus loin. La musicalité des mots permet elle aussi de créer une distance, un espace pour partir. Cela peut nous emmener ailleurs, car il s’agit toujours et encore d’un voyage à l’intérieur de soi.
Le Yoga Nidra et la sonothérapie ouvrent ensemble la porte de notre propre résonance.
Le Yoga Nidra nous dégage du FAIRE, nous offre un temps de retrait, de résistance face aux complexités du monde, complexités qui nous enferment et nous limitent.
Le Yoga Nidra est un moment à soi, pour soi et il ne recherche rien.
Le Yoga Sutra III.25 : « la connaissance du subtil, du caché ou du distant provient du placement de l’intériorisation rituelle sur la source d’où jaillit la lumière infinie.»
C’est seulement dans le renoncement aux qualités de l’esprit, que s’éveille l’intelligence du coeur.