La démarche du yoga

La pratique formelle du yoga, la « pratique du tapis », repose sur trois piliers. Il s’agit de l’expérience corporelle consciente (asana), de l’expérience de l’observation de la circulation du souffle (prânâyâma) et de l’expérience du processus méditatif (samayama).

Quel est le sens que l’on peut donner à cette pratique ?

Si l’on prend comme fondement de notre pratique le Yoga Sûtra de Patanjali, celle-ci n’a pas pour but d’améliorer la souplesse, la santé ou de rechercher un état de relaxation. Si bénéfiques que soient les améliorations dans ces domaines, ce ne sont que des effets collatéraux de la pratique.

Patanjali nous indique à l’aphorisme I.2 que le but du yoga, c’est d’être établi dans un état mental stable, libéré de tous les mouvements (vrtti) issus de notre mémoire conditionnée. Atteindre d’emblée cette clarté mentale n’est pas aisé, nous avons besoin de soutien pour nous orienter dans cette direction et c’est le sens, il me semble, que nous devrions donner à notre pratique. (…)

L’expérience corporelle (asana) animée par le souffle ouvre un espace pour le prânâyâma.

L’expérience du souffle conscient, subtil et profond (prânâyâma) ouvre un espace pour la méditation.

L’expérience de la méditation (samyama) permet d’accueillir dans un espace libéré « l’objet » de notre attention et de pouvoir rester avec, dans une relation libre pour en avoir une vision directe et non polluée.

Comprendre et éprouver la pratique du yoga comme une expérience qui nous donne de l’espace sur tous les plans de notre existence nous oriente vers des possibles où nous pourrons accueillir la vie sans trop de peur ni trop de rétraction sur nous-mêmes.

Quel retentissement notre pratique a-t-elle sur notre vie ? Cette démarche nous rend-t-elle plus stable, plus libre, plus paisible, mieux à même de nous confronter aux situations que la vie propose ?

C’est la seule question qui vaille et c’est à nous de nous la poser.

André Mesquida, formateur IFY

Extrait de son article : Le yoga : quelle pratique , paru dans le journal de l’association n°49, décembre 2015