La post-formation : un des moyens pour nourrir ma pratique, sur le tapis, dans mon enseignement, dans ma vie

Au sein de l’IFY la formation à l’enseignement du yoga dure 4 ans et comprend 500 heures. Ce fut pour moi une expérience d’apprentissage et aussi un travail et une «enquête» sur le Yoga et sur moi. Cela m’a permis de construire un socle, une base pour approfondir ma pratique et pour être enseignant moi‐même. Le travail a continué après l’obtention du diplôme, sur le tapis, dans ma vie, dans mon enseignement. De mon point de vue un enseignant se doit d’avoir une pratique personnelle, il le doit aussi à ses élèves.
Il est préférable que la pratique soit soutenue par un autre ou plusieurs autres enseignants, c’est un des moyens de rester « élève » soi-même. Ce peut être par la pratique personnelle, l’étude des textes, en cours individuel, stage, post formation. La post‐formation est dédiée aux personnes qui ont suivi la formation initiale, c’est en ce sens qu’elle est particulière. J’apprécie que les thèmes soient variés et approfondis et aussi qu’un même thème soit traité depuis différents points de vue selon le formateur ou la formatrice. J’apprécie de les rencontrer et d’échanger avec eux ainsi qu’avec les autres participants. Cela me permet de m’ouvrir à l’expérience de chacun et chacune tout en
cheminant.
J’apprécie aussi beaucoup que ces stages se déroulent en local, il y a le côté pratique bien sûr et il me semble aussi plus juste que ce soit une personne qui se déplace pour
enseigner à 20 plutôt que l’inverse. Sans rentrer dans le détail j’utiliserai tout de même ici le terme de « modération » (ici dans l’énergie utilisée pour se déplacer) dont notre
monde à plus que jamais besoin en plus d’être quelque chose de fondamental dans le yoga aux 8 membres.
La post formation aide à rester « dans le bain » des concepts, techniques, et de l’esprit de la tradition, d’une « lignée ». J’y ressens une ouverture à plus grand que moi. Elle me
confirme souvent que je suis dans une bonne direction, renforce un élan et ouvre aussi parfois de nouveaux horizons. J’éprouve souvent de l’enthousiasme et une énergie
renouvelée après ces WE, c’est ce qui me donne envie d’écrire que lorsque l’on a une pratique personnelle du Yoga de Patanjali les choses dont on a besoin viennent à nous
au moment où nous sommes prêts à les recevoir.
C’est alors comme une nourriture exquise, elle doit être « mastiquée » pour être assimilée, non « avalée toute crue ». Alors l’expérience continue dans la pratique personnelle comme : mettre la théorie sous le feu de la pratique et observer ce qu’il advient. Tout cela dans l’esprit de « Tapah Svadhyaya Ischvara Pranidana » (voir le Yoga Sutra II 1 et ses différentes traductions et commentaires).
Pour terminer j’ai envie d’utiliser le mot méditation, car la pratique (comprenant l’étude) est une méditation d’une vie : « se familiariser », « cultiver »… A cet effet les opportunités sont multiples voir infinies et les post‐formations y tiennent pour moi aujourd’hui une place importante.

Eddy, professeur en Charente, 15/12/25