VATA, le roi des dosha !

Premier des dosha, Vata est lié au mouvement, à l’activité, mais il est aussi responsable de nombreux désordres s’il prend le pas dans notre constitution.

Vata est surnommé le « roi des dosha » parce qu’il est en première ligne du fait de son immatérialité : éther (espace) et air, ses principaux éléments, le rendent vulnérable aux aléas de la vie. Certes, Vata est à l’aise avec le mouvement et le changement, mais trop… c’est trop ! De l’adaptation, il risque la  sur-adaptation, la fatigue et le stress. Aujourd’hui, où déplacements, rapidité, stress, virtuel et dématérialisation règnent, c’est dire si Vata est sur-sollicité et s’il faut en prendre grand soin.
Cela est d’autant plus nécessaire qu’il est responsable selon l’ayurveda de la majorité de nos maux et maladies et que s’il n’est pas « remis à sa place » (gentiment !), ce déséquilibre peut finir par entraîner le déséquilibre de Pitta et peut-être de Kapha.

Les trois dosha

Les trois dosha sont présents en chacun de nous ; la prédominance d’un ou de deux dosha définit nos caractéristiques personnelles. Si cette prédominance est permanente, il s’agit de notre constitution – dite prakrti – ; si cette prédominance est ponctuelle (parfois depuis longtemps), c’est différent. Nous avons alors développé par notre mode de vie, notre alimentation, l’émotionnel, un déséquilibre – dit vrikriti.
Lorsque nous sommes équilibrés dans notre constitution, nous ressentons un bien-être physique et mental, nous avons accès à nos propres ressources, à notre énergie. Nous nous sentons « bien dans notre peau » et « dans notre assiette ». Spontanément, nous sommes enclins à faire des choix qui vont dans le bon sens : il y a ceux qui se régalent en montagne enneigée et ceux qui ne rêvent que de bord de mer… Lorsqu’il y a déséquilibre, nos repères (sommeil, digestion, goûts, énergie, réactions mentales et émotionnelles, etc.) peuvent être grandement modifiés et cela nous déconcerte.

Si Vata domine…

Chaque dosha a des qualités ou caractéristiques prédominantes qui permettent de le repérer. Si Vata domine, on retrouve plusieurs des qualités suivantes : froid, sec, rugueux, très mobile, adaptable, léger, souvent longiligne, bronzage facile, cheveux fins, le visage et l’ossature fins, irrégulier-asymétrique, subtil, changeant, imaginatif, enthousiaste, sommeil léger, peu de réserve d’énergie.
La personne de type Vata a tendance à l’excès, aime découvrir, faire des projets ; elle est très sensible, souvent assez solitaire et indépendante. Le type Vata est largement régit par le système nerveux.

Un déséquilibre se traduit par l’accroissement de ces caractéristiques qui deviennent désagréables : frilosité, sensation de fragilité, amaigrissement, manque de structuration physique comme mentale, changement fréquent d’état parfois plusieurs fois dans la journée.
L’adaptation au changement devient instabilité, stress et insécurité, le sommeil est haché, la nervosité et la peur augmentent. La digestion, elle aussi, est irrégulière (avec ballonnements, gaz…), tensions et raideurs musculaires et articulaires sont courantes. Il est difficile de venir à bout de la fatigue.
C’est l’excès de signes Vata, la sensation de ne plus être dans son assiette, son état habituel, qui signalent qu’il faut prendre des mesures pour que ce dosha revienne à un niveau plus confortable. Mieux vaut le faire le plus tôt possible.

Prendre soin de Vata

Compte tenu des caractéristiques de Vata, on va en prendre soin avec du chaud, du dense, de l’ancrage, du concret, de la régularité, du repos, du calme, il faudrait lui éviter le stress !
Très lié aux sens du toucher et de l’ouïe, les massages à l’huile chaude sont un baume sur ses bobos, la musique peut aussi être apaisante. Le repos est un soin : des temps calmes – mêmes courts – régulièrement pour récupérer et se retrouver.
Son siège principal se situe dans l’abdomen et précisément dans le gros intestin, il a tendance à la constipation et aux ballonnements : vive la tasse d’eau chaude le matin à jeûn !

Mieux vaut éviter les crudités et tout aliment sec et dur, manger et boire chaud, bien cuit, faire quatre petits repas par jour (deux repas et deux collations) pour se recharger en énergie souvent, cela fait aussi une pause. Les légumes racines sont privilégiés (ils ont poussés dans la terre, élément dont Vata est très peu pourvu) par rapport aux légumes feuilles « aériens ».
Des six goûts, le doux est toujours majoritaire, car ce sont les aliments qui nourrissent les tissus ; ensuite, pour équilibrer Vata, les goûts piquant et salé, puis l’acide ; l’amer et l’astringent sont à prendre en très, très petite quantité car ils sont composés des mêmes éléments que Vata qu’ils augmentent en conséquence.

Pas d’excitant pour protéger son système nerveux et son sommeil, se masser les pieds, les mains et la tête à l’huile tiède le soir (l’huile de sésame par exemple).

Les rituels stabilisent le mental, et pour Vata, qui a tendance à l’éparpillement, installer des rituels est important. Un rituel est une habitude consciente et effectuée dans un but précis. Tout le contraire d’un automatisme. La régularité d’actes agréables de la vie quotidienne / hebdomadaire apaise et pacifie.
Sur le tapis, la pratique est conçue pour retrouver de l’énergie, se détendre, avec un effort bien dosé avec des postures d’ancrage, une grande conscience des points d’appui, peu de postures asymétriques, pas trop de mouvements. Introduire une respiration immobile dans chaque posture est un bon compromis pour trouver de la stabilité sans que le mental de Vata ne s’envole ! Le pranayama sera régulier, qui favorise la concentration sans trop de complexité, un peu de poumons pleins est bénéfique. Comme il a tendance à l’anxiété, la méditation est recommandée, bien cadrée (durée, objet choisi…), sinon l’esprit léger de Vata partira en orbite !
Et comme il présente cette tendance à l’anxiété, Vata a besoin de beaucoup de bienveillance !

Auteur:  BOURGEA Chantal