Sous la coupole: anatomie et fonctions du diaphragme

Le diaphragme, souvent oublié voire ignoré par la plupart d’entre nous, se situe sous les poumons. Il est un muscle indispensable à la fonction respiratoire et se compose de deux parties : la cavité thoracique et la cavité abdominale, dans lesquelles des orifices naturels permettent le passage d’organes ou de vaisseaux d’une cavité à l’autre. Mais le diaphragme joue aussi un rôle clé pour notre circulation sanguine, dans la gestion du stress et des émotions, notre digestion ou tout simplement dans notre posture physique.
Plongeons dans notre corps ; allons explorer sous la coupole et voir ce qu’il s’y passe lorsque le yoga entre en scène.

Etymologie et anatomie

Le terme « diaphragme » vient du grec « dia », qui signifie « séparation », et de « phragma », qui signifie « clôture ». Si notre diaphragme sépare concrètement la cage thoracique de l’abdomen, il octroie un passage aux éléments fondamentaux que sont l’aorte, la veine cave inférieure, l’œsophage et le nerf vague. Il s’attache sur le sternum et sur les six dernières côtes, de chaque côté.
Par cet attachement sur les six dernières côtes, il est en lien avec les six dernières vertèbres dorsales. Il possède également des piliers qui s’insèrent sur les quatre premières lombaires. Le diaphragme s’insère donc sur la colonne vertébrale à partir de la sixième dorsale, jusqu’à la quatrième lombaire, soit 11 vertèbres au total !

Anatomie du diaphragme


Diaphragme et respiration

Si son étymologie met en exergue son rôle de séparateur, le diaphragme est avant tout Le muscle de la respiration !
À l’inspiration, le diaphragme se contracte, descend, poussant l’estomac et les autres organes vers le bas. Le muscle transverse de l’abdomen se détend et l’abaissement du diaphragme crée un vide dans les poumons qui aspire l’air extérieur.
À l’expiration, le diaphragme se détend, remonte grâce à la pression abdominale et l’action du muscle transverse qui se retend. Les organes de l’abdomen remontent et reprennent leur place en poussant le centre du diaphragme vers le haut.


En utilisant une métaphore, le mouvement du diaphragme s’apparente à celui d’un piston comme le montre cette brève vidéo d’un site spécialisé :
https://video.wixstatic.com/video/74a465_dff8708c370a47a498e044bc6a01c3ed/720p/mp4/file.mp4

Si ce mouvement sert à remplir puis vider les poumons, il permet aussi de masser les viscères et les organes à chaque cycle respiratoire ; de faciliter la digestion en faisant progresser le bol alimentaire et de détoxifier foie, veines et vaisseaux lymphatiques via les pressions /dépressions induites par la geste respiratoire.


Diaphragme et respiration yogique
La respiration ordinaire est gérée par le système nerveux autonome, sorte de pilote automatique. Ainsi, nous respirons de façon mécanique, inconsciente. Notre souffle au quotidien s’adapte aux pensées, aux activités, aux émotions qui -souvent- le perturbent. Inspirations et expirations s’enchaînent machinalement comme le rappelle le sutra II-491 : « tasmin sati svâsa prasvâsayoh gati vicchedah prânâyamah » , »la maîtrise du souffle s’acquiert par l’arrêt du mouvement ordinaire de l’inspiration-expiration / la régulation du souffle est l’interruption des phases d’inspirations, expirations [inconscientes] » . Cette régulation, cette science du souffle en yoga se nomme « prânâyâma ». Elle nous aide à libérer peu à peu notre respiration en la rendant consciente.

Ecouter notre souffle, nous centrer sur le lieu, « desha » où « ça respire » permet à la respiration de trouver un rythme naturel, de s’allonger, s’affiner jusqu’à en devenir subtile (YS II-50). Être en conscience respiratoire, c’est être en prise avec les mouvements du diaphragme ; c’est équilibrer et harmoniser corps et mental.
Hélène P.
L’université de Lyon propose une vidéo pour découvrir en images et en 3 dimensions l’anatomie du diaphragme et son fonctionnement dans le mouvement respiratoire : https://www.youtube.com/watch?v=ib5RuIYfsAE

  1. Ys de Patanjali & trad. F.Moors, B.Bouanchaud