De vivants piliers

L’arbre se dresse fièrement, majestueux
Vieux sage impassible ; druide silencieux
Ses racines plongent profondément en terre
Dans un ancrage solide, une force première.

Son tronc s’étire vers le ciel, haut et droit
Symbole d’équilibre, de stabilité sans émoi
Comme un pilier amarré à l’infini des cieux
L’arbre inspire calme, sérénité à nos yeux.

Ses branches s’étendent, gracieuses et nobles
Bras ouverts accueillant l’horizon qui dérobe
Elles dansent avec zéphir, en harmonie parfaite
Ou, immobiles, créent des ombres; chères poètes.

Quand vient le souffle du vent, l’arbre plie
Se tord parfois, mais jamais il ne fuit
Comme un être résilient traversant les tempêtes
Il rappelle l’importance de rester dans la quête

Soyons ifs célestes élancés vers les cieux
Un pied pour seule racine, en un juste milieu
La plante du pied posée contre la cuisse
L’autre jambe telle la grand-voile se hisse.

Permettant au bassin une belle ouverture
Nous voici face au vent grandis par la posture
Les mains jointes dressées en véritable mat
Le mental se tait, nous permet d’être là.

Tel le géant au tronc rugueux ou le généreux hêtre
Laissons s’ouvrir en nous une large fenêtre
Par laquelle se glissent le souffle puis le calme
Traversant notre corps, y formant une trame.

A nos sens déployés sera alors révélé
Le lien puissant de la terre-univers mêlés
Et nous, arbres humains, nous nous élèverons,
Vers l’infini des possibles, vers notre horizon.

Prenons exemple sur l’arbre qui se dresse
Puisons en nous sa force, sa sage noblesse
Dans la posture de l’arbre, découvrons l’amplitude
Et laissons-nous guider par la paix, la quiétude.

Hélène P.

  1. titre issu du poème « Correspondances« ,Ch. Baudelaire (Les Fleurs du mal, 1857)