Le Corps en yoga à la lumière de l’anatomie – Entretien

Entretien
Pascale Jaillard et Dorothée Hmro,
autrices de : Le Corps en yoga à la lumière de l’anatomie

Il y a plus de cinq ans déjà naissait ce projet de livre alliant la connaissance anatomique et la pratique du yoga. Un bîja d’élève « pourquoi n’écririez-vous pas un livre toutes les deux ? » et la graine fut semée… Suivi d’un « chiche ! » après quelques mois de recul.
Aujourd’hui, « Le Corps en yoga, à la lumière de l’anatomie » a vu le jour aux Éditions Vigot et avant de vous en faire découvrir un extrait, il nous semble intéressant de partager ce qui l’a sous-tendu et porté. Echange croisé…

Dorothée : Pascale, qu’évoque pour toi la connaissance anatomique et en quoi est-elle importante dans ta pratique du yoga ?

Pascale : La pratique du yoga fut pour moi une révélation de ce que le travail corporel – pas n’importe lequel – pouvait apporter, de comment la conscience du corps et la découverte de ses multiples possibilités pouvaient être le point de départ d’un rapport différent à soi-même, d’ailleurs bien au-delà du corps physique.

D : La pratique a donc précédé la connaissance ?  

P : Oui c’est cela, cette révélation m’a conduite à entreprendre des études de kinésithérapie et j’ai pu mettre au fur à mesure des mots, de la représentation, de la connaissance, de la compréhension sur l’organisation et le fonctionnement du corps humain, sur ses dysfonctionnements possibles aussi.

D : Est-ce que la connaissance n’a pas « étouffé » ta perception directe par la pratique ?  

P : Non pas du tout en fait ! Ça l’a enrichie, affinée, consolidée. J’ai vraiment expérimenté ce lien vivant, ce dialogue de l’une à l’autre au service d’une pratique plus consciente et respectueuse et d’une connaissance plus incarnée.

D : Pour ma part, lors de la formation de professeur de yoga, j’ai plutôt découvert l’absence de mes connaissances anatomiques ! Ou du moins les représentations erronées ou incongrues du corps humain que je pouvais avoir. Le fait que ces connaissances aient été portées par la pratique du yoga a rendu leur intégration vraiment vivante et enthousiasmante. C’est je crois cet enthousiasme à la découverte du corps que nous désirions aussi retrouver dans notre livre.

P : Oui absolument ! La pratique du yoga comme merveilleux outil pour se découvrir dans son corps de peau, chair, muscles, os, articulations, nerfs, organes…comme un voyage anatomique vécu de l’intérieur et éclairé par de la connaissance, mais une connaissance sensorielle. Toute la démarche qui sous-tend notre livre procède de ce projet, de ce désir.

D : Et en tant que professeures, prendre en compte les limitations du corps et ses particularités (les siennes tout comme celles des élèves) pour que la connaissance serve cet aspect essentiel.

P : Oui à travers ahimsa, ne pas nuire, le premier des cinq yama. Il ne s’agit pas d’une connaissance qui remplacerait l’écoute, l’observation, l’ouverture à l’autre dans sa singularité, ou qui nous amènerait vers des recettes toutes faites de pratiques à proposer. Mais un dialogue vivant entre connaissance et relation à l’autre pour qu’en tant que professeur nous accompagnions mieux chaque élève sur son chemin de yoga.
Notre livre s’inscrit aussi dans cette visée-là.

D : C’est cela, en reliant constamment la théorie à l’exemple incarné. J’ai la sensation que la compréhension de la mécanique du corps physique ouvre également aux autres aspects plus subtils de la pratique. L’humilité que cela induit face à la formidable technicité de notre embarcation, nous met à distance d’un désir de maitrise absolue, ouvre au silence et à l’observation respectueuse…

P et D : Maintenant laissons un extrait de notre livre parler pour nous.

Pour accéder aux pages du livre, cliquez sur les fichiers attachés :

1 Le corps en yoga
2 Le corps en yoga
3 Le corps en yoga
4 Le corps en yoga

Auteur:  JAILLARD Pascale